On détecte souvent un mensonge sans s’en rendre compte grâce à des petits signes. Par exemple, la personne peut montrer des expressions de surprise ou de peur très brèves, se contredire, montrer des gestes nerveux comme se toucher le visage, répondre plus lentement ou changer de ton de voix. Tous ces détails peuvent nous sembler un peu étranges et déclencher une impression de doute ou de malaise et ainsi nous alerter qu’elle pourrait mentir.
Ce mécanisme inconscient, combiné à la grande confiance des narcissiques (qui estiment naturellement qu’ils sont exceptionnels et que tout le monde doit le savoir), leur donne un avantage incroyable pour mentir. Ces deux facteurs leur permettent de paraître convaincants et sûrs d’eux, même lorsqu’ils déforment la réalité.
En effet, plus une personne se révèle imbue d’elle-même, plus elle croit en ses propres mensonges et déformations de la réalité. En psychologie, on désigne ce phénomène comme l’auto-illusion. Par exemple, les narcissiques sont moins susceptibles de montrer des signes de nervosité, car l’auto-illusion leur donne une assurance apparente qui réduit les indices non-verbaux typiques des menteurs. Ainsi, les narcissiques finissent par croire sincèrement aux histoires qu’ils inventent pour maintenir une image idéale d’eux-mêmes, convaincus qu’ils se révèlent exceptionnels et sans défauts.
De plus, les narcissiques ajustent leur perception des faits pour éviter le malaise de reconnaître leurs erreurs ou imperfections. Ce mécanisme, appelé dissonance cognitive, représente un inconfort ressenti lorsque leurs actions ne concordent pas avec l’image parfaite qu’ils souhaitent projeter. Pour apaiser ce malaise, ils finissent par se convaincre eux-mêmes de leurs mensonges et les adoptent comme s’ils s’avéraient la vérité, tout cela pour protéger leur ego et préserver leur estime d’eux-mêmes. Cette régulation constante les amène à reformuler la réalité pour se protéger et éviter de confronter leurs défauts, renforçant ainsi l’auto-illusion et rendant leurs mensonges plus crédibles.
Pour toutes ces raison, les narcissiques ne présentent pas les signes de malaise ou de tension que l’on retrouve habituellement chez ceux qui mentent en pleine conscience. Leur expression non verbale s’avère donc plus naturelle, car ils se sentent authentiques dans leur discours. Cette croyance en leurs propres déformations de la réalité leur permet de rester cohérents dans leur langage corporel et leur ton, ce qui les rend difficiles à démasquer.
Bref, les narcissiques sont d’excellents menteurs parce qu’ils croient véritablement à leurs propres mensonges ! Ils n’admettront jamais avoir menti, car reconnaître une erreur provoquerait une dissonance cognitive insupportable pour eux. Leur mélange de confiance en soi et de refus d’admettre leurs torts rend leur manipulation d’autant plus efficace. Pourtant, la première victime de ces mensonges reste le narcissique lui-même. Après tout, à force de vouloir briller, on finit par s’éblouir soi-même.
Références
- Morf, C. C., & Rhodewalt, F. (2001). Unraveling the Paradoxes of Narcissism: A Dynamic Self-Regulatory Processing Model. Psychological Inquiry, 12(4), 177-196.
- Twenge, J. M., & Campbell, W. K. (2009). The Narcissism Epidemic: Living in the Age of Entitlement. Atria Books.
- Vrij, A. (2008). Detecting Lies and Deceit: Pitfalls and Opportunities. John Wiley & Sons.
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